Les Salons de la Société des Indépendants bordelais
La Société des Indépendants vit le jour à Paris en juillet 1884, et fut l’organisatrice d’un salon annuel. Animés par la volonté de vivre de leur art librement et en réaction aux refus des jurys traditionnels, des peintres novateurs tels que Georges Seurat (1859-1891), Paul Signac (1863-1935) ou encore Charles Angrand (1854-1926), fondèrent une société artistique « d’artistes libres » : les Artistes Indépendants.
L’art et la vie marchent côte à côte, en camarades, ils se comprennent ou se haïssent, s’adorent ou se détestent tour à tour : c’est humain… […] Mais pour « entrer dans la danse », pour être apte à l’appréciation ou à la création. IL FAUT ÊTRE LIBRE. Fernand Léger, introduction au catalogue du Salon de 1932
Il fallut attendre quinze ans après la création de la Société des Indépendants parisiens pour voir émerger les prémices d’une société des Indépendants bordelais. En effet, au XIXème siècle, la scène artistique bordelaise était dominée par le Salon annuel des Amis des Arts. Le XXème siècle vit se diversifier l’offre culturelle avec la création de plusieurs autres sociétés artistiques organisant également des salons annuels. Une partie de ces nouvelles sociétés furent créées en réaction envers la sélection des jurys de la société des Amis des Arts. C’est le cas par exemple de la Société des Artistes girondins dont la dissolution mena en 1927 à la création du premier Salon des Artistes Indépendants bordelais. La société des artistes indépendants bordelais ne fut cependant réellement créée qu’en octobre 1929, lorsque les statuts de la société furent déposés à la préfecture par Georges de Sonneville (1889-1978) et Jean-Loup Simian (XXème). La société organisa un salon annuel sans jury, à l’instar de son modèle parisien, qui se déroulait au Jardin public de Bordeaux en fin d’année.
La Société des Artistes Indépendants Bordelais se propose de grouper tous les artistes décidés à défendre un art sans contrainte ni restriction, et d’établir entre eux des relations de sympathie et d’intérêt. Elle organisera, chaque année, un Salon sans jury d’examen appelé « Salon Bordelais des Artistes Indépendants » extrait des statuts de la Société des Artistes Indépendants Bordelais
Durant la Seconde Guerre mondiale, les sociétés artistiques bordelaises s’associèrent pour organiser un salon unique. La Société des Amis des Arts se joignit à eux pour l’édition de 1943. A partir de 1946, les Artistes Indépendants Bordelais organisèrent chaque année deux salons annuels : le Salon de Mai et le Salon d’Automne.
Le 10 octobre 1955, Jean-Louis Simian publia un article intitulé « Du rififi chez les peintres » pour annoncer la fin de la Société des Artistes Indépendants bordelais. De cette scission naquirent trois nouvelles sociétés bordelaises fondées en 1955 : Regard, Structures et Solstice. Il en fallut cependant bien plus pour dissoudre cette société artistique, qui joua les prolongations au moins jusqu’au début des années 2000*.
*Les archives sur ce salon conservées au musée des Beaux-Arts s’interrompent en 2000, date à laquelle est mentionné le 70ème Salon des Artistes Indépendants d'Aquitaine.
Extrait de l'article l'anniversaire des indépendants de D.Dussol dans le Sud-Ouest du 28/10/1983 - Archives du MusBA
Retrouvez ci-dessous la liste complète des catalogues de Salons consultables au centre de documentation du musée.
Catalogues numérisés
Pour aller plus loin ....
-D.Cante, Les peintres de la société des artistes indépendants bordelais 1927-1938, Mémoire de Maîtrise d’Histoire de l’Art : Bordeaux, 1981
-F.Taliano-Des Garets, Les sociétés de peinture à Bordeaux de 1945 à 1975 dans les Annales du Midi, année 1993 Les sociétés de peinture à Bordeaux de 1945 à 1975 - Persée (persee.fr)
-J.Monneret, Catalogue raisonné du Salon des indépendants, 1884-2000, Paris : E.Koehler, 2000
-C.Lasserre, J-L.Simian, etc., Artistes indépendants d'Aquitaine [catalogue de la 70ème édition], Bordeaux : [s.n], 2000